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An 9 (2018) : de Reliegos à O Cebreiro

Neuvième année de parcours ... notre Chemin aborde les "Montes de León" qui culminent aux 1500m de la "Cruz de hierro" et de "O Cebreiro"

Le parcours jour après jour, commenté par les pèlerins et illustré par les images de Denise et Fulvio :

2018 : Reliegos → O Cebreiro

Le parcours dans ses détails logistiques (par Fulvio) et géo-historiques (par Jacques)

Dimanche 21 octobre : Marly - Carrion de los Condes (1108 km)

Voyage en car, départ vers 5h du matin, arrivée à Carrion de los Condes vers 20h, installation et diner dans l’auberge des "Soeurs Philipenses".

— Départ en car depuis Carrion de los Condes jusqu’à Mansilla de las Mulas (on saute 8 km entre Reliegos et Mansilla)
— km0 : ajuntamento (mairie) de Mansilla
— km10, picnic + lectio : église de Archahuela
— km18, arrivée : hébergements à León

- De MANSILA de las Mulas il reste 333 km à parcourir. Le pèlerinage atteindra cette année FONFRIA, après 124 km de marche et 67 km d’autocar. Cette progression s’effectuera toujours dans la province de Castille et le dernier jour seulement vous entrerez en Galice à O CEBREIRO.
La région de Castille et León n’est hélas connue que par ses images de cartes postales qui témoignent de son patrimoine monumental exceptionnel avec 8 biens classés par l’UNESCO. Mais on ignore que cette belle de Castille bat d’autres records. Avec ses 94.223 km2 elle est la plus grande communauté autonome d’Espagne et dépasse en superficie son voisin le Portugal. Elle concentre également plus de 50% du patrimoine artistique et culturel du pays : plus de 500 châteaux, des sites archéologiques, plusieurs chemins de St Jacques, 12 cathédrales, la plus grande concentration d’art roman, les plus vieilles universités d’Europe dont Salamanque (800 ans) et de plus réjouissez-vous, León vient d’être élue capitale espagnole de la gastronomie en 2018 et Avila fête l’année jubilaire thérésienne.
Après 74 km d’autocar pour rejoindre MANSILA de las Mulas l’étape sera courte et traversera des paysages agricoles très verdoyants, puis le nombre de constructions s’intensifiera. A l’approche de León la piste taillera sa route entre les bâtiments industriels et les rocades. Le Chemin longera la N601 toute la journée jusqu’à l’arrivée dans les faubourgs de León à Puente del Castro.
MANSILA est une charmante petite ville de 2000 hbts. Avec son quadrillage de rues, une profusion de places aux arcades de bois c’est une sorte de « bastide du Gers » en Espagne. Elle fût fortifiée au XIIe siècle et ses murailles comprenaient 4 portes. Des parties de murailles subsistent encore avec leurs créneaux et l’arc de la Conception, dernière porte imposante par où entraient les pèlerins. La ville possédait 2 églises : San Martin, construite au XIIIe siècle, puis rénovée qui abrite maintenant la maison de la Culture et Santa Maria construite au XVIIIe siècle sur les vestiges d’une église romane. Elle conserve un retable baroque au-dessus du maître autel.
Devant la pauvreté des habitants de la ville au XVIIIe siècle, un marché aux mules d’importance nationale va donner à Mansila un élan nouveau jusqu’au XIXe siècle d’où son nom actuel de las Mulas.
On quitte la ville en franchissant le rio Esla (pont important de 8 arches). On est frappé alors par la hauteur de ses murs maçonnés de galets ronds et d’un mortier de couleur ocre.
Plusieurs petits villages seront traversés : VILLAMOROS DE MANSILA, puis à 2 km PUENTE VILLARENTE après avoir traversé le rio Porma par un « énorme pont » de 20 arches au tracé sinueux. Plus loin ARCAHUEVA, village de 200 hbts aux traditionnelles maisons. Après le petit hameau de VALDELAFUENTE, le Chemin montera à l’Alto del Portillo qui offre une belle vue de LEON. Et ce sera l’arrivée vers la civilisation, mais aussi la désagréable périphérie de LEON. Il faudra prendre patience jusqu’à l’arrivée dans son superbe centre historique.

— Départ en car depuis León jusqu’au sanctuaire de "La Virgen del Camino" à 9 km
— km0 : sanctuaire de "La Virgen del Camino"
— km6, picnic + lectio : église de San Miguel del Camino
— km18, arrivée : hébergements à San Martin del Camino

- Cette étape facile évoque fortement le Chemin de SAHAGUN à MANSILA DE LA MULAS. Presque aussi long, il traverse une Meseta un peu moins désertique mais aussi plane et infinie que l’on nomme « El PARAMO ». Elle est bordée de canaux d’irrigation indispensables à la culture du maïs. L’itinéraire, chemin historique « Camino Real » suit hélas les bas-côtés d’une route que vous connaissez bien la N120 au moyen d’une piste aménagée jusqu’à la VIRGEN DEL CAMINO.
C’est une commune de 4800 hbts. Elle tient son nom d’une apparition mariale qui remonte à 1505. La Vierge serait apparue à un berger lui signalant d’une pierre l’endroit exact où il devrait l’honorer. Ainsi le berger construisit un modeste ermitage remplacé par un temple baroque, puis par l’édifice moderne que l’on peut voir maintenant : église construite en 1957, et y admirer sur la façade les sculptures qui représentent la Vierge et les 12 apôtres.
Après une bonne heure de marche les pèlerins atteignent la petite ville de VALVERDE DE LA VIRGEN, d’environ 7000 hbts. Levez la tête pour regarder le clocher de l’église Santa Engracia, il a pour particularité d’être couvert de nids de cigognes.
Puis on atteint SAN MIGUEL DEL CAMINO, village d’environ 500 hbts qui abritait autrefois un hospice pour les pèlerins datant du XIIe siècle. Il n’en reste rien. Son église conservait une statue de St Jacques, pèlerin, du XVe siècle qui est maintenant au musée de LEON.
Plus loin, le village de VILLADANGOS DEL PARAMO fût en 1111 le cadre d’une bataille opposant les partisans du roi d’Aragon Alphonse 1er aux Galiciens, partisans de Dona Urraca son épouse, reine de Castille et de León. Le conflit dégénéra en guerre civile qui ne se termina qu’en 1126 avec la mort d’Urraca. L’église St Jacques possède un retable du XVIIIe siècle représentant un Santiago matamore à cheval et coiffé d’un tricorne. Sur la porte se trouve un bois polychrome évoquant la bataille de Clavijo.
Et c’est la fin de l’étape à SAN MARTIN DEL CAMINO : modeste village de 400 hbts, sans charme, situé le long de la N120. La calle Ancha qui traverse le village à mi-parcours près de l’église, passe devant l’emplacement d’un hôpital du XVIIe siècle disparu depuis moins d’un siècle.

— Départ en car depuis San Martin del Camino jusqu’au pont à l’entrée de Hospital de Orbigo à 7 km
— km0 : pont à l’entrée de Hospital de Orbigo
— km12, picnic + lectio : "Cruz de Sancto Toribio"
— km18, ramassage : place de la cathédrale de Astorga
— arrivée en car aux hébergements à Murias de Rechivaldo

- Pour ne pas marcher au bord de la N120 pendant 7 km (encore), le car va conduire les pèlerins jusqu’au mythique pont d’Orbigo, le plus long du Chemin (204 m) soutenu par 20 arches. Ce pont d’origine romaine, est appelé « paso honroso » (passage de l’honneur). Il est célèbre en raison d’un défi lancé par le chevalier léonais, Suero de Quinones en 1434. Ce chevalier était prisonnier de l’amour d’une dame. Pour gagner son cœur il lança un défi : il empêcherait les autres chevaliers d’emprunter le pont et casserait jusqu’à 300 lances.
Les tournois commencèrent en juillet et se terminèrent au bout de 30 jours après blessure du chevalier. Il n’avait alors cassé que 166 lances. Il fit tout de même le pèlerinage jusqu’à Compostelle où il fit don d’un collier en or et d’un ruban bleu, symbole de son amour : tous deux sont visibles dans la cathédrale. Un an plus tard il épousait sa belle. Au centre du pont deux colonnes racontent le défi chevaleresque. De l’autre côté du rio Orbigo, à HOSPITAL DE ORBIGO, rien ne reste de l’hôpital qui a donné son nom au bourg de 1000 hbts.
Depuis hier une chaîne montagneuse se profile à l’ouest juste devant le chemin. C’est l’annonce d’un changement radical. La transition s’opère dans cette étape vers ASTORGA. Le terrain se plisse, ondule et les champs cultivés succèdent à des portions boisées de chênes verts. On ne ressent jamais la monotonie sur cette partie du Chemin qui traverse 2 villages :
— VILLARES DE ORBIGO dont l’église possède un grand retable avec une très belle Vierge (la Virgen del Carmen) de style roman.
— SANTIBANEZ DE VALDEIGLESIAS : petit village où les maisons sont alignées le long d’une rue principale. Une première croix sera rencontrée, la « Cruz del Valle » ainsi qu’une fontaine la « Fuente del Pozo ». Une bonne heure plus tard ce sera l’arrêt pique-nique à la « Cruz Santo Toribio » : croix de pierre sur un socle en gradins. Elle se dresse en un haut lieu d’où l’on a un beau point de vue sur ASTORGA, la plaine et les montagnes, avec les monts Teleno et Irago en toile de fond. Cette croix commémore la fuite d’un évêque chrétien du Ve siècle. Parvenu à cet endroit, il secoua la poussière de ses sandales sur l’ingrate ASTORGA qui le chassait.
Une bonne descente conduit les pèlerins à SAN JUSTO DE LA VEGA proche du rio Tuerto. Ce village à 4 km d’ASTORGA abrite dans son église rénovée une statue XVIe siècle de St Just et un retable du XVIIe siècle. Il faut franchir un pont romain à 3 arches puis les voies ferrées à l’aide d’une passerelle pour constater l’arrivée à ASTORGA nommée « Asturica Augustea » sous l’Empire romain. Elle est au croisement de 2 routes très anciennes : le Camino frances vers Compostelle et la Via de la Plata (voie de l’argent) venant de Séville par Salamanque et se poursuivant jusqu’à Bordeaux. La ville est agréable (12.000 hbts). Il fait bon y flâner pour admirer les trésors qu’elle comporte. Deux des principaux monuments voisinent sur le promontoire dominant les murailles romaines :
— la cathédrale Santa Maria bâtie à partir de 1471, gothique à l’intérieur, baroque à l’extérieur, sculpture du portail montrant le Christ qui envoie ses apôtres en mission, St Jacques y est agenouillé en habit de pèlerin (stalles du XVIe siècle, vraies dentelles de bois et un cloître ; sculpture baroque de l’Immaculée Conception).
— le palais épiscopal, d’un romantisme délirant (l’ascenseur lui-même est néo-gothique) conçu à partir de 1889 par le célèbre architecte catalan GAUDI, appelé par son compatriote l’évêque GRAUS. Les travaux aboutirent en 1913, mais il ne fut jamais occupé par l’évêque. Il abrite aujourd’hui un musée consacré au pèlerinage de Compostelle.
Le patrimoine de la ville est extraordinaire avec l’Hôtel de Ville, 8 autres églises, le couvent San Francisco, etc...

— Départ à pieds
— km0 : hébergements à Murias de Rechivaldo
— km9, picnic + lectio : église de El Ganso
— km17, arrivée : hébergements à Rabanal del Camino

- Aujourd’hui les pèlerins abordent le versant tout en pente douce pour pénétrer dans la contrée de La Maragateria. Par une lente progression et quasiment sans effort ; ils atteindront les 1150 m d’altitude. Une étape courte et tranquille ponctuée de charmants villages, idéale pour se reposer et reprendre des forces en profitant pleinement des paysages, des villages traversés et des landes et forêts de chênes verts qui se succèdent au fil des kilomètres. La progression s’effectue surtout sur une route étroite et peu passante doublée parfois d’une piste aménagée.
A MURIAS (100 hbts) on peut admirer les maisons en pierre traditionnelles et la charmante église dédiée à San Esteban qui date du XVIIIe siècle. La Maragateria est une contrée fermée et les Maragates sont des familles de muletiers peuplant une dizaine de villages alentours, vers la montagne de Teleno, qui occupent 400 km2 avec une architecture, une gastronomie et une manière de vivre différentes.
Les localités de SANTA CATALINA DE SOMOZA et d’EL GANSO semblaient vouées à une extinction inéluctable il y a 15 ans. La renaissance du Chemin leur redonne vie. SANTA CATALINA est un village de 60 hbts environ qui conserve lui aussi de charmantes maisons typiques de l’architecture populaire de la Maragateria avec des portails colorés. L’église dédiée à Nuestra Señora de las Candelas, date de 1708. Elle a été rénovée dans les années 1980.
a piste rejoint la route un peu avant EL GANSO (l’Oie), 50 hbts. L’église est dédiée à St Jacques. Elle comporte à l’entrée une petite chapelle du Cristo de los Peregrinos (Christ des Pèlerins). Fonts baptismaux du Moyen Age. Dans le village vous remarquerez des maisons « teitadas » qui gardent leur traditionnelle couverture de chaume et qui annoncent les chaumières du Bierzo et de la Galice, les fameuses « pallozas ».
Vous remarquerez également le bar « Cow-boy Meson ». Il a servi de décor au film St Jacques-La Mecque réalisé par Coline Serreau dans une scène où Jean-Pierre Darroussin s’évanouit après avoir un peu trop forcé sur la bouteille !....(pas de coca-cola).
Puis après avoir franchi le pont de Panola sur le rio de Rabanal ce sera l’arrivée à RABANAL DEL CAMINO, village de50 hbts environ. L’ermitage du Benito Cristo de la Vera Cruz, (Christ béni de la Vraie Croix) du XVIIIe siècle nous accueille à l’entrée du village. Le long de la calle Real le village offre différents points d’intérêt :
— la chapelle de San José édifiée au XVIIIe siècle abrite une représentation de St Jacques.
— L’ancien hôpital de San Gregorio.
— La casa de las Cuatro Espinas dans laquelle fut reçu Philippe II.
— Proche d’une fontaine, l’église Santa Maria au clocher-mur fût templière. Elle garde du XVIIIe siècle un chevet semi-circulaire aux fenêtres romanes.

— Départ à pieds
— km0 : hébergements à Rabanal del Camino
— km9, picnic + lectio : "Cruz de hierro"
— km18, ramassage : sortie du village de El Acebo
— arrivée en car aux hébergements à Molinaseca

- L’étape du jour se décompose en 3 parties bien distinctes. Jusqu’à la Cruz de Ferro, dressée à 1504 m, nous nous élevons (environ 350 m de dénivelé) dans un décor de landes de plus en plus austère. Après la Cruz de Ferro, haut lieu du Chemin, dans tous les sens du mot, le tracé ondule dans des paysages grandioses de montagnes quasi désertes. Puis la route plonge rapidement vers la vallée du Bierzo. Les toits des maisons en ardoise et la végétation de plus en plus verte nous annoncent que la GALICE n’est plus très loin. La région qui a connu l’exode dû à la rudesse des conditions de vie, est parsemée de villages fantômes.
Au départ de RABANAL DEL CAMINO, le Chemin apparaît comme un long ruban sinuant dans les montes de León. L’ascension réserve de grands moments de bonheur aux pèlerins qui atteignent le sommet à 1504m d’altitude. Point culminant du Camino Frances, ce sommet est marqué par une immense croix de fer, la Cruz de Ferro, plantée dans un grand mât en bois qui émerge lui-même d’un amoncellement de pierres (cairn). Les pèlerins s’y recueillent et ajoutent à leur tour un caillou provenant impérativement de leur lieu d’origine afin de se libérer de tout ce qui leur pèse sur le cœur. La tradition veut que l’on jette son caillou par-dessus l’épaule, en tournant le dos à la Croix. De fait, une fois le rituel accompli, le Chemin paraît beaucoup plus facile ! Mais c’est peut-être aussi parce qu’il descend...
Avant d’arriver à la Croix on traverse à 1440m d’altitude le petit village de FONCEBADON qui est émouvant avec ses maisons en ruine. Au Xe siècle, l’ermite Gaucelmo y entretenait pourtant un hôpital et une auberge pour les pèlerins. Une nouvelle taverne a été ouverte en 2001 et le refuge dans l’ancienne église est désormais en fonctionnement depuis quelques années. On dit qu’une seule personne habite le hameau à l’année.
Deux kilomètres après la Croix on atteint le village de MANJARIN entièrement abandonné. Au XVIe siècle il y avait un hôpital pour pèlerins. Maintenant il abrite tout de même un refuge pour les pèlerins dans la seule maison habitée. C’est le refuge de Tomas Martinez de la Paz.
Après avoir franchi le collado de las Antenas (1515m) la descente commence vers ACEBO, puis RIEGO DE AMBROS et MOLINASECA (590m) dans la plaine du Bierzo. Les pèlerins n’effectueront que la première partie de la descente pendant 5,5 km et l’autocar les conduira dans la vallée à MOLINASECA.
La descente est raide et rapide jusqu’à EL ACEBO (le houx 1150m) qui a le charme d’un vieux village-rue encore vivant : escaliers extérieurs, toits d’ardoise, passages couverts, jolies maisons en pierre. L’église garde une statue romane qui passe pour un Santiago, encore qu’il s’agisse plutôt d’un St Jean Evangéliste. Les pèlerins avancent par la rue principale du village qui est tour à tour route, sentier et lieu de rencontre de ses quelques 20 hbts. Près du cimetière, un vélo stylisé en fonte est le souvenir d’un accident tragique survenu à un pèlerin allemand, Krause. On peut voir les chapelles de St Fabien et St Sébastien au bord du Chemin.
Et c’est l’arrivée (en autocar) à MOLINASECA : commune de 850 hbts. Peu avant d’entrer dans le bourg, à 600m, vous pourrez voir l’ermitage Nuestra Senora de las Angustias (des Angoisses), bâtiment du XVIIIe siècle et cloches de 1935. Les portes sont protégées aujourd’hui, car elles ont souffert d’une curieuse tradition pratiquée par les pèlerins qui en arrachaient les planches, considérées comme des reliques sans doute. On accède à la ville par un pont imposant d’origine romane enjambant le rio Meruelo. Dans une rue unique, la calle Real, sont concentrés tous les édifices importants parmi lesquels de nombreuses demeures nobles à blasons, parfois flanquées de tours. On peut également y voir l’église de San Nicolas de Bari (XVIIe siècle) qui conserve un intéressant retable baroque.

— Départ à pieds
— km0 : hébergements à Molinaseca
— km7, picnic + lectio : basilique de "La Vierge de la Encina" à Ponferrada, puis ramassage par le car et déplacement de 16 km jusqu’au Cacabelos
— km23, poursuite de la marche depuis Ccabelos jusqu’à Villafranca del Bierzo
— km30, arrivée : hébergements à Villafranca del Bierzo

- Des monts du León aux monts du Cebreiro cette journée de marche fait traverser la vallée du Bierzo, partiellement pendant 16 km. Une étape tranquille et ponctuée de villages, sans difficultés particulières. Le mont Irago que vous avez franchi hier, marque la séparation entre ces deux contrées. Sur le versant occidental du mont Irago se trouve un impressionnant espace naturel fermé au N.O. par les sierras de Los Ancares et au S.E. par les montagnes du León. Vous voici donc au cœur de la contrée du Bierzo, terre rougie par les vignes au mois de septembre, où l’on cultive un cépage qui produit des vins rouges au bouquet unique, le Mencia, (appellation d’origine contrôlée depuis 1989), que vous pourrez déguster dans les tavernes de CACABELOS ou VILLAFRANCA.
A 4,5 km les pèlerins traverseront le joli village de CAMPO qui conserve comme unique source, sa fontaine médiévale dans une niche semi-enterrée. Sur la place centrale plusieurs constructions en pierre de taille, chapelle, maison rectorale devenue auberge et puits. Et à ne pas manquer à 400m à gauche du Chemin, l’église en partie mozarabe de Santa Maria de Viscayo. Vous franchirez le pont médiéval à arches romanes sur le rio Boeza pour avoir accès à PONFERRADA, capitale de la contrée du Bierzo.
PONFERRADA doit son nom au pont de fer, le « pons ferratas » construit sur le rio Sil en 1082. Au XIIe siècle les templiers édifièrent sur la rive gauche une imposante forteresse de 10.000 m2 destinée à protéger les pèlerins. Celle-ci a résisté au passage du temps et la ville s’est développée autour et compte près de 70.000 hbts. Les pèlerins peuvent découvrir également :
— Après le pont Mascaron, l’Hostal de la Reina, hôpital fondé par les Rois catholiques
— San Andres : église baroque du XVIIe siècle, à l’intérieur Cristo de las Maravillas (Christ des Merveilles) du XIVe siècle
— La basilique Nostra Señora de la Encina (chêne) XVIe siècle, musée d’art religieux, avec une tour baroque à 4 niveaux de colonnades. Elle commémore l’apparition de la Vierge sur un chêne au temps des Templiers. La Virgen de la Encina a été proclamée patronne du Bierzo en 1958
— L’Hôtel de Ville
— Le couvent des Conceptionnistes de 1542.
Les pèlerins repartent à pied de CACABELOS qui existait au Xe siècle. 5 hôpitaux y furent créés. On y découvre une fontaine et une jolie petite chapelle San Roque du XVe siècle sur la place St Lazare. L’église paroissiale Nostra Señora de la Plata est du XVIe siècle avec une abside du XIIe siècle devenue chapelle et une Vierge en pierre du XIIIe siècle au-dessus de la porte. A la sortie, après le pont, on trouve le sanctuaire néo-classique de Quinta Angustia (5e angoisse) rebâti au XVIIIe siècle. Sa pietà est visible derrière la grille et sur un curieux bas- relief polychrome de la porte de la sacristie, l’Enfant Jésus et St Antoine jouent aux cartes. Après avoir traversé le petit village de PIEROS, c’est l’arrivée au terme de l’étape à VILLAFRANCA DEL BIERZO, commune de 3.500 hbts dont la vieille ville a été déclarée Bien d’Intérêt Culturel. Comme son nom l’indique, ce fût la ville des Francs, en 1070 régie par les Clunisiens. Il y eut 2 maires, l’un pour les Francs, l’autre pour les Espagnols. Suivons la progression des pèlerins dans la ville :
— à l’entrée, Eglise de Santiago avec un portail historié du XIIe siècle et un chevet d’art roman très pur. Le portail du nord appelé puerta del Perdon, permettait aux pèlerins tombant malades sur le Chemin, d’être dispensés d’aller jusqu’à St Jacques et obtenaient l’indulgence plénière en franchissant ce portail.
— Un peu à droite, près de la Plaza Mayor, l’église San Francisco avec un portail roman du XIIIe siècle et un chevet gothique du XIVe siècle
— Le château des Marquis (1490) a perdu ses tours pendant la guerre d’indépendance contre Napoléon
— A sa gauche, le couvent de la Anunciada des sœurs franciscaines, panthéon des Marquis de Villafranca
— La calle de l’Agua aux pierres armoriées (palais de Torquemada) et bordée d’une chapelle
— A sa droite la Collégiale Santa Maria de Cluniaco (XVIe siècle) avec un beau retable et une tour du XIIIe siècle
— Au nord de la plaza Mayor le couvent baroque de San Nicolas.
VILLAFRANCA compte tant d’églises, de couvents et d’auberges pour pèlerins que le village a été surnommé « Petit St Jacques ».

— Départ en car depuis les hébergements à Villafranca del Bierzo jusqu’à Las Herreiras (13 km)
— km0 : départ de la marche depuis Las Herreiras
— km5, picnic + lectio : village de La Faba
— km12, arrivée : église de O Cebreiro puis ramassage par le car et retour à León

- C’est la dernière étape du pèlerinage de cette année. Dans la tradition du Chemin, la montée vers O CEBREIRO est un peu mythique. Chaque pèlerin racontant ses exploits durant « la montée » vers le col, mais n’ayez aucune crainte, elle n’est toutefois pas plus dure que le passage de la frontière espagnole au col de Bentarte. C’est avec facilité que vous effectuerez les 12 km de la montée, avec un arrêt au village de LA FABA : vous traversez la forêt de châtaigniers, c’est la plus importante depuis la forêt de OCA. Dans les hameaux ou villages les châtaigniers sont soigneusement entretenus et leurs fruits vendus au bord du Chemin.
Le village de LA FABA (fève) est à 915m d’altitude. Ses maisons sont échelonnées sur la pente du mont Traviesa. Au Xe siècle il s’appelait Villa de Urz. L’église San Andres du XVIIIe siècle a une coquille de St Jacques sur sa porte. Plus haut sur la même pente LA LAGUNA à 1200m est le dernier village de la province de León, mais on y trouve déjà les premières « pallozas » de Galice, couvertes de chaume. On quitte définitivement les « tierras hidalgas de pan llevar » nobles terres à blé porteuses de pain comme les qualifient les castillans, pour entrer en verte terre celte.
Entre le hameau de LA LAGUNA et le village d’O CEBREIRO une borne de granit marque la frontière entre les communautés autonomes de Castille-León et de Galice. D’autres bornes en granit suivront tous les 500m. St Jacques n’est plus qu’à 152 km. Cette région montagneuse de Galice est la seule où subsiste encore des « pallozas », constructions traditionnelles des Celtes d’Ibérie datant de la pré-romanisation. Avec leur petit soubassement en pierre et leur grand toit circulaire en chaume, elles ne possèdent qu’une seule ouverture.
A LA LAGUNA l’effort est pratiquement terminé, il ne reste plus que 130m à monter sur une distance de 2,8 km, vous touchez au but, moment de grande émotion. Nous voici donc à O CEBREIRO. Du village on a un point de vue exceptionnel sur le relief galicien. La silhouette dentée de la Sierra del Norte contraste avec les monts arrondis qui s’étendent au sud. Cette région maritime verdoyante dont l’arrière-pays évoque l’Irlande revendique ses origines celtiques. Les pèlerins trouvèrent abri dans le village dès le IXe siècle.
L’église Santa Maria la Real est du XIe siècle. Il faut y découvrir la Vierge à l’Enfant, sculpture sur bois du Xe siècle à la facture rigide ; le calice et patène miraculeux ; les fonts baptismaux qui datent de la fondation de l’église (baptême par immersion.).
La tradition dit que vers l’an 1300, par une de ces matinées d’hiver où la tempête de neige recouvre le toit des maisons, un berger du village de Barxamajor était comme chaque jour venu assister à la messe. Le moine qui célébrait la messe pensa à part : « faut-il être bête pour faire tout ce chemin, par un temps pareil, pour un peu de pain et de vin » Aussitôt le pain se transforma en vraie chair et le vin en vrai sang. Le calice datant du XIIe siècle est toujours exposé. Quant aux Saintes-Espèces, les rois catholiques les firent mettre dans le reliquaire et l’ampoule qu’on peut voir. Enfin ce miracle aurait inspiré Wagner dans son Parsifal.

Mais ... surprise, le matin du 28 octobre 2018 à Villafranca-del-Bierzo est bien froid, les collines autour de nous sont blanches. Nous embarquons néanmoins dans le car, destination "Las Herreiras", confiants et prêts à marcher : mais plus nous avançons et plus le manteaux de neige est épais. La voiture de ravitaillement ne pouvant pas se rendre à "La Faba", nous décidons de continuer en car sur la route nationale jusqu’à Pedrafita pour rejoindre "O Cebreiro" par la route carrossable. Mais à Pedrafita toutes les routes (et même l’autoroute pour Lugo) sont bloquées par la neige, il y en a 40 cm en haut, personne ne monte ni descend ... la montée vers "O Cebreiro" est remise à l’année prochaine !
Donc, demi-tour, on retourne à Villafranca-del-Bierzo pique-niquer sur la place mayor, puis messe dominicale dans la chapelle des Soeurs.
Dans l’après-midi route vers León avec étape à San Miguel del Camino pour la lectio divina.

— RdV vers 10h à l’entrée de la Cathédrale pour une visite avec audioguide
— vers 11h30 déplacement de 300m à pieds jusqu’à la basilique San Isidoro
— vers 12h, visite guidée de la basilique San Isidoro
— vers 14h, repas festif dans un restaurant de León
— vers 17h, départ en car vers l’auberge des "Soeurs Philipenses" à Carrion de los Condes.

Mardi 31 octobre : Burgos - Marly (1108 km)

Voyage en car, départ vers 8h du matin, arrivée à Marly vers 23h.


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