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Covid-19 : leçons de crise

Suivi journalier depuis le 21/02/2020 des décès, par million d’habitants, imputés au coronavirus en Italie, France, Espagne, Allemagne, U.K. et U.S.A. (source "Center for Systems Science and Engineering")

Nombre de décès cumulés du 21/02/2020 au 20/09/2020 inclus

(Cliquer sur les titres pour réorganiser le tableau)

Pays Total Mhab. Total/Mhab.
Italy 35692 60 595
France 31257 67 467
Germany 9390 83 113
Spain 30495 47 649
U.K. 41848 66 634
U.S.A. 199265 329 606
Nombre de décès journaliers par million d’habitants
P.S. : J’ai choisi de réaliser ce graphique pour ces 5 pays du continent européen qui ont des populations (entre 50 et 80 millions d’habitants) et des systèmes sanitaires assez équivalents.
Pour ces pays la mortalité "normale" toutes causes confondues est d’environ 25 décès/jour/million d’habitants.

Pour ce qui est du pays France, les données issues de l’INSEE permettent de comparer la mortalité par tranches d’ages des mois de mars de 2018, 2019 et 2020 (graphique extrait de "lemonde.fr")

(Cliquer sur les titres pour réorganiser le tableau)
Tranche d’âge 2018 2019 2020
0-64 ans 8201 7663 7650
65-74 ans 8246 7805 8594
75-84 ans 12313 10962 12516
85 ans + 29875 25580 28141
Total 58635 52010 56901
(P.S. : ce graphique et le tableau des données correspondantes à été supprimé du site INSEE le 15/04/2020 : seules les comparaisons avec l’année 2019 ont été conservées ... celles avec 2018 étaient devenues gênantes peut être ... )

Lecture : le mois de mars 2018 ("grosse" grippe saisonnière) a été plus meurtrier que mars 2020 (épidémie de Covid19). Extrait de la synthèse publiée sur le site "Santé Publique France" :

... l’épidémie de grippe a débuté début décembre en France métropolitaine, a atteint son pic au cours de la dernière semaine de décembre et s’est terminée fin mars, soit 16 semaines d’épidémie. Elle a présenté une dynamique atypique, avec deux vagues successives dues à la circulation majoritaire du virus A(H1N1)pdm09 puis à celle du virus B Lignage Yamagata. L’épidémie a été d’intensité modérée en médecine ambulatoire mais elle a été caractérisée par un nombre élevé d’hospitalisations après recours aux urgences pour syndrome grippal (>9.700) et de cas graves admis en réanimation (>2.900). Cette épidémie a également été marquée par une surmortalité importante, avec 13.000 décès attribués à la grippe. (La totalité de la synthèse - pdf téléchargeable)

En utilisant les données relatives aux décès journaliers dus au Covid19 en France, l’épidémie à provoqué 4028 décès du 1 au 30 mars 2020 : ces décès sont bien inclus dans la barre de 2020 du graphique de l’INSEE qui ne dépasse pas celle de 2018 ... au moins pour le mois de mars, le virus Covid19 n’aura pas été plus virulent que la grippe saisonnière de 2018 que nous avons subi sans nous confiner et bloquer l’économie française et internationale.
2020 = panique à bord ?


• 23/03/2020 - Il y a 50 ans, à partir de l’été 1968, se répandait depuis Hong Kong la première pandémie virale, la grippe H3N21. Extrait de l’article correspondant sur wikipedia :

La grippe de 1968 ou grippe de Hong Kong était une pandémie de grippe qui a eu lieu dans le monde entier à partir de l’été 1968 et jusqu’au printemps 1970. Elle a tué environ 1 million de personnes et a été causée par une souche réassortie H3N2 du virus H2N2 de la grippe A

Pour la première fois, tous les pays ont été confrontés à une crise sanitaire diffusée à la vitesse des transports des voyageurs qui à décuplée la vitesse de contagion naturelle du virus.

Je suis assez âgé pour avoir vécu cette époque (j’étais alors étudiant à l’université) et je peux vous affirmer de n’avoir ressenti aucune perturbation dans la vie quotidienne : en effet, un peu plus de gens que d’habitude mouraient, de fièvres, de pneumonies, de complications de maladies préexistantes, mais cela faisait partie des aléas normaux de la vie. Ou au moins on les considérait comme tels.

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En quoi la pandémie actuelle de coronavirus est elle si différente de la H3N2 pour provoquer une telle panique planétaire ?

• 30/03/2020 - Une partie de la réponse, au moins en ce qui concerne la France, dans cet article publié sur lemonde.fr :

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• 27/03/2020 - Afin de limiter la progression de l’épidémie en France, des mesures progressives de confinement ont été imposées : fermeture des écoles et des commerces puis limitations de plus en plus strictes des sorties individuelles. Le graphique ci-dessous montre l’efficacité de ces mesures

Je m’attendrais à voir une stagnation, voire une réduction, des nouveaux cas journaliers, les mesures de confinement étant relativement bien respectées par la population. Il en est rien, la contamination progresse. Pourquoi ?

Une réponse vient d’être donnée dans les colonnes de "lemonde.fr" ce soir. Je cite :

La période d’incubation du virus est d’en moyenne 5 à 14 jours. De nombreuses personnes aujourd’hui confinées ont été contaminées avant la mise en place des mesures de confinement, mais ne sont pas encore symptomatiques. Or, après apparition des symptômes, il faut encore quelques jours, entre 5 à 8 jours selon les observations, pour que les symptômes s’aggravent éventuellement et nécessitent une hospitalisation... C’est la raison pour laquelle nous n’observons pas encore le pic de l’épidémie.

Ok, wait& see ...

• 11/04/2020 - Après 25 jours de confinement, on peut constater que le nombre des nouveaux cas/jour semble avoir atteint un plateau depuis le 28 mars, donc 11 jours après le début du confinement


• 27/03/2020 - La sagesse de Yuval Noah Harari dans cette tribune publié dans "Times " et reprise par "Le Monde"
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• 22/04/2020 - Tiens tiens ...

• 10/05/2020 - Merci à Vincent Lindon de porter cette parole claire ...

• 15/05/2020 - On déconfine à petits pas, les courbes des contagions et des décès dus au Covid-19 dans les pays européens descendent régulièrement, il semble donc que le gros de l’épidémie soit passé.
L’INSEE vient de publier les dernières chiffres relatives à la période du 1/03 au 4/05 qui sont résumées dans les deux graphiques ci-dessous :

Derrière ces courbes il y a des chiffres que je me suis empressé de relever et de consigner dans un tableau (on ne sait jamais ...). Les voici :

Les données de l’INSEE font donc ressortir qu’entre le 1er mars et le 4 mai 2020 il y a eu 20537 décès en plus que ceux de la moyenne des années 2018 et 2019 sur la même période. Puisqu’ils sont excédentaires on peut supposer que ce sont là les victimes de l’épidémie de coronavirus.
La comptabilisation journalière des décès attribués au Covid-19 entre le 1er mars et le 4 mai 2020 (les chiffres qui m’ont permis de tracer le graphique en début de page) fait ressortir un total de 25202 décès attribués au Covid-19 ... quel est le bon chiffre ?
Probablement ni l’un ni l’autre : ce qui est certain c’est que l’INSEE a bien comptabilisé les 25202 décès attribués au Covid-19 et qu’il les a ajoutés aux "autres décès" déclarés dans la même période. Et puisque, statistiquement, les "autres décès" n’ont aucune raison d’avoir diminué, ce macabre décompte indique qu’on a surévalué d’au moins 20% les attributions au Covid-19 des décès survenus entre le 1er mars et le 4 mai 2020.
Sur les 20537 décès excédentaires, 12181 (environ 60%) sont des personnes de plus de 85 ans pour une grande partie desquelles ont peut supposer que le Covid-19 a été "la goutte qui a fait déborder le vase" et provoqué la saturation des services hospitaliers. Moralité ... je pense que si "le système" n’avait pas réduit à zéro la marge de manœuvre de la protection sanitaire française, on aurait pu absorber le pic de l’épidémie sans détruire le tissu économique français pendant plus de deux mois ... ce qui coutera bien plus cher que les économies réalisées sur le dos du système sanitaire !
Aux dernières nouvelles le président vient d’avouer ces erreurs (qui sont autant les siens que ceux des précédents présidents) : espérons qu’il ait le courage de les corriger.


• 09/06/2020 - L’épidémie de Covid-19 est presque terminée en Europe (mais sévit encore aux U.S. en Amérique latine et en Inde), d’ici fin juin toutes les activités auront repris avec des mesures préventives (distances, port du masque) et les frontières européennes seront ouvertes. Le bilan de l’INSEE est reporté dans cet article publié par lemonde.fr :
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• 18/06/2020 - En guise de conclusion de cet épisode éprouvant, je publie ci-dessous le courrier reçu de mon ami Michel :

J’ai eu la chance de visiter, il y a quelques années, le Laboratoire National de Contrôle des Reproducteurs (LNCR). Ce laboratoire sis à St-Maur en région parisienne est équipé pour l’analyse et donc la recherche de toutes sortes de virus, sur toutes les races animales, afin d’éviter les pandémies, entre autres.

On peut voir dans leur catalogue la grande richesse de leurs test (PCR, ELISA, etc) qui montre leur très grande expertise dans ce domaine, qui aurait été si utile à nos "grands médecins" du groupe de conseil de notre président, pendant la pandémie du Sars-Cov-2. Mon idée à cette époque était de monter une équipe de travail sur l’un des automates utilisés pour l’analyse des échantillons, ce qui aurait bien changé de nos systèmes industriels et ouvert un peu vers un autre secteur ou les Sciences de l’ingénieur sont indispensables. Mais ça ne s’est pas fait ! Par manque de moyens financiers.

Aujourd’hui je le regrette encore plus qu’à l’époque quand je lis ce document que m’a transmis Bernard, notre actuel Président d’ANTEC/TPLine, et à l’époque directeur de ce laboratoire.

Je vous l’envoie parce que vous avez été touchés, et l’êtes encore, par le traitement de cette pandémie, dont les répercussions dans votre travail et votre vie, sont très importantes.

Il fait le point d’une façon rigoureuse et précise, scientifique, sans langue de bois et sans omettre aucune responsabilité, tous secteurs confondus, sur ce qui s’est passé en France, en Allemagne, et dans le monde pendant cette pandémie. On y comprendra la prétention et la médiocrité des médecins qui constituaient le groupe conseil de nos dirigeants, et peut être les conflits d’intérêt qui expliqueraient pourquoi la France s’est montrée si incompétente dans le traitement de cette pandémie.

À lire absolument et à diffuser massivement.

Cordialement

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Une première vague épidémique vient de passer en France : en attente de vaccins éfficaces, elle a été endiguée par des restrictions draconiennes de circulation et de regroupement des personnes. Mais le virus est toujours présent, encore plus dans des pays (et non des moindres) qui l’ont politiquement ignoré, donc il reviendra ...

J’invite mes lecteurs à suivre le devenir de cette épidémie sur l’excellent blog "CovidTracker" : soyez prudents, portez-vous du mieux que possible. :-)


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