≡ 

 En chemin >  Via Italiana >

25-26/06 : Assisi

Visite de Assisi

Lundi 25 septembre
Nous arrivons à Assisi en fin de journée. Le temps de nous installer au Couvent Sainte Colette et de grimper en ville pour diner dans un bon petit restaurant ...

Mardi 26 septembre
La journée commence par la Basilique de San Francesco.
Elle est constituée de 2 églises superposées : l’Inférieure (1228-1230) et la Supérieure (1230-1253) et d’une crypte, creusée en 1818, où est conservée la dépouille du Saint. Le portail géminé est orné de 3 rosaces. Le plan est à double T.
La Basilique inférieure fut décorée par les plus grands peintres des 13è et 14è siècles : Cimabue, Giotto, les Lorenzetti, Simone Martini. Voir les magnifiques vitraux de Giovanni di Bonino et de Puccio Capanna.
- Chapelle de gauche : Peintures de Simone Martini, évoquant la vie de St Martin
- Voûte du chœur : scènes symbolisant le triomphe de St François
- Le croisillon gauche est décoré de fresques figurant, à la voûte, l’histoire de la Passion.
- Croisillon droit : « Madone avec 4 anges et St François » composition de Cimabue
Depuis le Cloître Sixte IV, accès au Trésor (objets de culte et collection Perkins). La collecte du Trésor de la Basilique débute en 1230, avec les premiers dons précieux reçus à l’occasion de la translation solennelle du corps de Saint François dans la basilique, conservé pendant des siècles dans une chambre secrète à la base du clocher. Le Trésor n’a cessé d’être agrandi par les dons des papes et des souverains, mais il a également subi des dispersions et des déprédations, dont la plus importante fut le sac de 1798 par les troupes de Napoléon. En 1929, après la restitution du couvent aux frères, la collection est reconstituée et exposée au public dans l’actuelle salle pontificale. En 1977, il a été transféré dans la salle gothique de l’ancien Palais des Papes, au deuxième étage du cloître Sixto IV. Il abrite actuellement une centaine d’œuvres, dont le Calice de Guccio di Mannaia, un cadeau du premier pape franciscain Nicolas IV, le missel enluminé de Saint Louis IX et la tapisserie flamande représentant l’arbre franciscain. Il abrite également la Collection Perkins, don de l’historien de l’art Frederick Mason Perkins (1955), composée d’une cinquantaine de panneaux (XIVe-XVIe siècles), dont des œuvres de Pietro Lorenzetti, Lorenzo Monaco et Sassetta. Enfin, le musée dispose également d’un espace dédié à la musique, avec des instruments de musique des XVIIe et XVIIIe siècles.

La Basilique de Saint François

La Basilique supérieure, d’une seule nef, est décorée par des fresques de Giotto, Cimabue, Cavallini, Torriti.
- Croisillon gauche : « Crucifixion » (Cimabue)
- Parois de la nef : 28 fresques de Giotto évoquant la vie de St François
Comme si vous y étiez ...
La vie de Saint François
Après l’éblouissement de la double Basilique de Saint François, nous remontons (et oui, ça monte !) la Via San Francesco vers le centre du village, la Piazza del Comune, avec l’église "Santa Maria sopra Minerva", le Palais du Capitaine du Peuple, la Tour du peuple, le Palais des Prieurs. Et nous continuons à monter vers la Piazza San Rufino avec la Cathédrale de la ville. Il est temps d’une pause-déjeuner ...
- VIA SAN FRANCESCO : Pittoresque rue bordée de maisons médiévales et Renaissance. Nous passons devant la loggia dei Maestri Comacini (13ème siècle), la Pinacoteca comunale (Palazzo Vallemani), l’oratoire des pèlerins, le portico del Monte Frumentaro (porche d’un ancien hôpital de 1267), fontaine Oliviera (16ème siècle).
- PIAZZA DEL COMUNE : Elle occupe l’emplacement de l’ancien forum qui a conservé son pavage romain et le soubassement du Temple de Minerve.
- TEMPLE DE MINERVE (1er siècle avant JC). Au Moyen-Age, logement de moines, puis prison communale, il devient une église en 1539 : Santa Maria sur Minerve. Elle arbore 6 colonnes corinthiennes.
- PALAIS DU CAPITAINE DU PEUPLE. Le bâtiment qui forme un angle en amont de la place est le Palazzo del Capitano del Popolo. En 1275, la municipalité acheta des maisons à côté de la Torre del Popolo pour construire un nouveau siège pour la justice du capitaine. En 1282, la construction était déjà achevée et le capitaine Guido de Rossi de Florence fit murer son blason entre deux blasons avec la croix symbole de la Commune. Les salles du rez-de-chaussée sont décorées avec des représentations de métiers médiévaux.
- TOUR DU PEUPLE. Près du temple de Minerve se dresse la très haute Torre del Popolo (47 m.). La tour a été construite pour la magistrature du Capitano del Popolo, dont il y a des nouvelles à Assise en l’an 1267. Le bâtiment a été partiellement achevé en 1274 et abritait la famille du capitaine, comme il résulte pour l’année 1279. Une inscription placée à la base de la tour indique que la construction a été achevée en l’an 1305, à l’époque du capitaine Cabrino da Parma. A l’occasion du septième centenaire de la mort de saint François (1926) fut édifié le couronnement de merlons gibelins du sommet. En 1501, les salles du rez-de-chaussée de la Torre del Popolo furent vendues au Collegio dei Notai pour attribuer la salle d’audience. En 1524, le tailleur de pierre Massimo di Puzio sculpta le portail en pierre, d’après un dessin du peintre Cecco di Bernardino. Sur la clé de l’arc se trouve un bouclier en pierre avec les outils de travail des notaires : livre, plume et encrier. La devise de l’Art est gravée sur l’architrave : Unica mundi fides. Les armoiries et les initiales visibles sur le montant droit sont celles du notaire Francesco Bovi. En 1531, le maître du bois Paolo di Jacopo da Gubbio exécuta la porte à l’imitation des volets du Collegio del Cambio de Pérouse. Dans la deuxième décennie du XVIe siècle, la salle du rez-de-chaussée de la tour est aménagée pour la Guilde des notaires avec une arrière-cour, ornée de candélabres et d’incrustations de lettres et de chiffres anciens, d’après le modèle présenté le 7 novembre 1515 par Lorenzo di Paolo, maître bûcheron florentin résidant à Assise. Les meubles en bois ont été perdus. Une fresque abîmée datant des dernières décennies du XVIe siècle a été conservée, qui représente l’Assomption de la Vierge au ciel en présence des saints patrons Giovanni Evangelista et Rufino, Chiara et Francesco. De là, on accède à une cour qui mène à l’arrière du Temple.
- CATHEDRALE SAN RUFINO. Façade romane (1140) ornée de 3 rosaces et de sculptures symboliques. L’intérieur a été entièrement refait au XVIè. On y trouve les fonts baptismaux où furent baptisés St François, Ste Claire et l’empereur Frédéric II.
Nous poursuivons notre visite par l’église SANTA MARIA MAGGIORE, également connue sous le nom de Sanctuaire de la Spoliation.
- La structure actuelle date des XIe et XIIe siècles, bien qu’elle ait été construite sur une église paléochrétienne préexistante qui avait été à son tour érigée au-dessus d’un édifice romain, le soi-disant « Properce Domus » ou temple dédié à Apollon ou, selon la tradition, à Janus. L’église a servi de cathédrale de la ville jusqu’en 1036, date à laquelle le titre a été transféré à l’actuelle cathédrale San Rufino. Architecture extérieure : l’édifice possède une façade brute divisée verticalement par des pilastres ; la porte d’entrée est surmontée d’un arc ogival et d’une rosace, datée de 1163 et signée par un certain Johannes, identifié par certains comme Giovanni da Gubbio, l’architecte de la cathédrale d’Assise. Le clocher, construit au XIVe siècle, est de style gothique-roman. Architecture intérieure : l’intérieur a un plan basilical avec une nef et deux bas-côtés, séparés par des piliers. Les murs comportent des vestiges de fresques et des peintures des XIVe et XVe siècles, dont une Pietà attribuée à Tiberio d’Assisi et des œuvres de Pace di Bartolo. Il est probable que les murs aient été entièrement décorés de fresques. Il y a aussi un panneau de la Vierge à l’Enfant de l’école de Pinturicchio. La crypte, appartenant à l’église du Xe siècle, abrite des éléments architecturaux romains, des murs décorés, des trottoirs, des chapiteaux de Propertius Domus, et un sarcophage à croix sculptée, datant du IXe siècle. Du jardin attenant, on peut voir les restes des murs de l’ancienne ville. L’église abrite les reliques du bienheureux Carlo Acutis, ce qui en fait un lieu de pèlerinage pour de nombreux fidèles catholiques.
Et nous voici maintenant à l’autre haut-lieu de Assisi, la BASILICA SANTA CHIARA.
- Les travaux de construction de la Basilique et du Monastère attenant commencèrent en 1257, deux ans après la canonisation de Chiara. Le 3 octobre 1260, le corps de la Sainte fut placé sous le maître-autel et, en 1265, fut célébrée la consécration solennelle de la Basilique. La façade typique, comme l’ensemble de la basilique, est ornée à l’extérieur d’une alternance de bandes de pierre blanche et rose de Subasio. À gauche de l’édifice, on distingue trois grands arcs-boutants construits à la fin des années 1300. L’intérieur de la basilique, qui devait autrefois être entièrement décoré de fresques, est linéaire et clair dans sa structure gothique en croix latine, avec une seule nef terminée par un transept à abside polygonale. Le côté droit de la nef mène à la chapelle de San Giorgio. Ici est conservé le précieux Crucifix, qui a parlé au jeune Francesco dans l’église de San Damiano. Priant devant ce crucifix, saint François, en 1205, reçoit l’appel à travailler pour l’Église du Seigneur : « Va, François, répare ma maison qui, comme tu le vois, est en ruine ». Au début, il a interprété la voix du Christ comme une demande de restauration matérielle de l’église de San Damiano et ce n’est que plus tard qu’il a compris que le Seigneur l’appelait à travailler pour l’Église faite de pierres vivantes. Derrière le crucifix, la chapelle est ornée de fresques du XIVe siècle, dont la Maestà de Puccio Capanna (1335) : elle représente la Vierge intronisée avec la bénédiction de l’Enfant, à gauche sainte Claire et saint Jean-Baptiste, à droite saint Michel l’Archange et saint François. A droite, derrière la grille, se trouve le chœur, lieu de prière des Clarisses. Le maître-autel est entouré d’une pergola de 12 colonnes polygonales, œuvre d’un tailleur de pierre ombrien du XIVe siècle, avec un portail en fer forgé du Moyen Âge. Au-dessus de l’autel principal se dresse la croix grandiose de Mère Benedetta (1260), attribuée au soi-disant "Maestro di Santa Chiara", qui serait également l’auteur du panneau de S. Chiara et de celui de la Madonna della Cortina. Aux pieds du Christ, adorant François et Claire, l’image de l’abbesse Benedetta qui l’a commandé. Dans le bras gauche du transept se trouve le retable de Santa Chiara (Chiara montre la croix : le Christ et huit scènes de sa vie autour de lui, 1283). Sur le mur du fond est peint un très délicat Presepio du XIVe siècle. Dans les lunettes, des scènes de l’Ancien Testament (fin du XIIIe siècle). Dans le bras droit du transept, le Retable de la Vierge à l’Enfant (Madonna della Cortina, seconde moitié du XIIIe siècle). Fresques faisant toujours référence à Santa Chiara (mort et funérailles de la sainte) et scènes bibliques du maître expressionniste de Santa Chiara (première moitié du XIVe siècle). Le même auteur a probablement aussi peint à fresque les quatre lunettes de la voûte d’arête au-dessus de l’autel, qui représentent la gloire céleste "féminine". Dans chaque voile sont peintes deux saintes vierges, chacune debout à l’intérieur d’un édicule de marbre avec le nom écrit en dessous : dans la voile vers l’abside la Vierge Marie et sainte Claire ; au sud voile Sainte Cécile et Sainte Lucie ; dans la voile vers la nef Sainte Agnès martyre et Sainte Agnès d’Assise ; au nord voile Sainte Catherine d’Alexandrie et Sainte Marguerite. Près du transept, à gauche, se trouve la chapelle de Sant’Agnese, aujourd’hui chapelle du Saint-Sacrement. On y accède par une grande ogive, réduite par une balustrade en pierre, munie d’un portail en fer forgé. Saintes Agnès et Béatrice, sœurs de Sainte Claire, sa mère Ortolana, sa cousine Amata et sa mère Benedetta, première abbesse après Sainte Claire, y sont enterrées. L’escalier, situé au niveau de la deuxième travée de la Basilique, conduit à la crypte. Construite dans les années 1852-1872, rénovée en 1935 dans un style néo-gothique, elle abrite la dépouille mortelle de Sainte Chiara, vénérée dans une simple urne en pierre blanche et rose de Subasio. La salle où sont exposées les reliques franciscaines-clariennes est de construction récente. Le corps de sainte Chiara, retrouvé sous le maître-autel en 1850, est le cœur de ce lieu.
Et, pour terminer, nous remontons une dernière fois les ruelles de Assisi pour nous rendre au sommet du village, à la "Rocca Maggiore", en passant par la "Chiesa Nuova"
- CHIESA NUOVA : Baroque, édifiée en 1615 sur les restes d’une ancienne maison médiévale qui appartenait au père de St François. L’intérieur, conçu selon le plan d’une croix grecque, est recouvert de fresques réalisées autour de 1621.
- ORATORIO DI SAN FRANCESCO PICCOLINO : édifice religieux situé au centre d’Assise, près de la Chiesa Nuova. Il a été construit à partir du XIIIe siècle grâce à l’initiative de Piccardo, le neveu du saint, à l’endroit où il est dit que Donna Pica a donné naissance à Saint François d’Assise. Ornée de fresques peintes sur une période allant du XIIIe au XVe siècle, elle a été restaurée dans son état d’origine en 1926.
- PALAIS DES PRIEURS (14ème siècle), aujourd’hui Hotel de Ville "ROCCA MAGGIORE". Les premières nouvelles sur la Rocca Maggiore remontent à 1174, lorsqu’elle fut reconstruite suite à la conquête d’Assise par les troupes impériales dirigées par Cristiano di Magonza (1174) ; mais peut-être existait-il déjà à l’époque lombarde. Il est donc probable que – sur les vestiges d’une fortification préexistante – la Rocca ait été reconstruite par les Souabes en château féodal : on dit aussi que Federico di Svevia – le futur empereur Federico II – y séjourna dans sa jeunesse comme invité de Corrado Lutzen. La Rocca se dresse sur la colline surplombant Assise : au-dessus de ses murs se dresse le Maschio, d’où l’on peut profiter d’un magnifique panorama sur la ville et la vallée de l’Ombrie, de Pérouse à Spolète. Depuis l’Antiquité, le lieu où se dresse la forteresse était considéré comme sacré et essentiel pour la défense de la ville. En 1198, le château fut détruit à la suite d’une révolte populaire pour éviter qu’il ne tombe entre les mains d’un gouverneur pontifical : non sans raison, les Assises y virent un symbole de l’oppression impériale. La Rocca a été reconstruite en 1365 par le cardinal Egidio Albornoz (à l’époque engagé dans la soumission des principales villes de la péninsule) comme point de vue : le résultat était un exemple typique de l’architecture militaire médiévale. Depuis lors, la Rocca a été le protagoniste de chaque tentative de conquête dans l’alternance du gouvernement de la ville par les différents seigneurs et son rôle défensif s’est accru au fil du temps avec des changements dans la structure et avec la construction de tours et de bastions. Ultérieurement à Albornoz, la Rocca a été agrandie et modifiée par Biordo Michelotti (1395-98), Piccinino (1458), Pie II (1460), Sisto IV (1478), Paul III (1535) et a assumé un aspect vraiment impressionnant. On dit que le sommet de la colline était occupé par une acropole depuis l’Antiquité, mais qu’elle fut dévastée en 545 par le roi gothique Totila. Dans les années 1600, la Rocca a été complètement abandonnée pour rester presque intacte jusqu’à notre siècle. La forteresse voulue par Albornoz fut agrandie plusieurs fois avec l’adjonction de bastions, mais fut dévastée par la population suite à l’unification de l’Italie (1859). De ses tours s’offre l’un des panoramas les plus larges et les plus évocateurs de toute l’Ombrie : Assise réunie à ses pieds, la splendide Vallée de l’Ombrie. Les salles évocatrices accueillent des reconstitutions thématiques inspirées de la vie médiévale.

À la fin de cette belle journée, on aura effectué environ 11km de marche.

Demain : Orvieto


SPIP | | Plan du site | Réalisation : FAT78 (F. Filippini)