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27-28/09 : Siena

Visite de Siena

Mercredi 27 septembre
Nous voici à Siena. Comme Orvieto, Siena est au sommet de sa colline et ça grimpe pour aller depuis le parking (il y a des escalators qui permettent d’éviter une partie de la montée) à nos logements, merveilleusement situés près de la Piazza del Campo que nous découvrons dès notre arrivée.

Comme si vous y étiez ...

Jeudi 28 septembre
Siena c’est la ville de Sainte Catherine, patronne de l’Italie. Quel plaisir de commencer la journée par un petit-déjeuner sur la "Piazza del Campo" et découvrir San Domenico avec le Duomo en décor ...
BASILICA SAN DOMENICO - Il s’agit d’une des églises les plus importantes de la ville. Située sur une colline permettant d’observer le Duomo, elle abrite une relique de Sainte-Catherine de Sienne au cœur d’une très belle chapelle datant de la Renaissance. L’église fut élevée initialement entre 1226 et 1265 en brique ; au cours du 14ème siècle, le complexe fut agrandi dans les formes gothiques dont les seules visibles aujourd’hui sont celles qui ont résisté aux incendies (1443, 1531), aux occupations militaires (1548-1552) et au tremblement de terre de 1798. La Cappella delle Volte est un ancien lieu de prière des religieuses dominicaines, lié à la vie de Catherine de Sienne. Il abrite la canonisation de Sainte-Catherine par Mattia Preti, flanqué de deux tableaux de 1602 de Crescenzio Gambarelli. Le mur de gauche de la nef porte entre autres une Vierge à l’Enfant de Francesco di Vannuccio et une prédelle avec quinze épisodes du Nouveau Testament d’Antonio Magagna. Les autels sur le côté droit sont décorés par une Apparition de la Vierge de Stefano Volpi (1630) ainsi qu’une Nativité de la Vierge d’Alessandro Casolani (1585) et des reliques de Sainte Catherine. La chapelle Sainte-Catherine conserve au centre un reliquaire avec la tête et le pouce. Des peintures du Sodoma et Francesco Vanni la décorent. Le sol du 15e siècle est en marbre, avec Orphée et des animaux attribué à Francesco di Giorgio. Le mur de droite a une fresque de Pietro Lorenzetti et l’Adoration des Bergers de Francesco di Giorgio, complété par une lunette de Matteo di Giovanni et une prédelle de Bernardino Fungai. Sur le transept droit, se trouve un autel d’Ambrogio Sansedoni. La quatrième chapelle conserve des œuvres de Raffaello Vanni (1649), de Matteo di Giovanni, de Benvenuto di Giovanni et deux fresques de Giuseppe Nicola Nasini. Le transept gauche se termine par l’autel de saint Dominique. Le maître-autel comporte un ciboire avec deux anges de Benedetto da Maiano (1475-1480), tandis que dans l’abside se trouve un Martyre de saint Pierre d’Arcangelo Salimbeni (1579) et un Saint-Thomas de Galgano Perpignani. La crypte gothique abrite un crucifix de Sano di Pietro et une Crucifixion signée par Ventura Salimbeni (1600).

À quelques pas de San Domenico, nous voici à la maison de Sainte Catherine, un Sanctuaire ...
MAISON (SANCTUAIRE) DE SAINTE CATHERINE - Pourquoi le lieu le plus représentatif de la sainte est sa maison et non pas un couvent ? On trouve la réponse dans l’appartenance de Catherine au Tiers-Ordre dominicain. Après avoir endossé l’habit de tertiaire (ou “mantellata”), Catherine continua à vivre dans sa maison natale, en accord avec la nouvelle façon de vivre la consécration à Dieu introduite d’abord par saint François et ensuite adoptée par saint Dominique. La maison s’articule sur trois niveaux. Au cours de la première moitié du XIVème siècle, elle fut louée au père de Catherine, le teinturier Jacopo Benincasa, en tant qu’atelier pour teindre les tissus, et demeure de sa nombreuse famille (25 enfants). Une fois traversé le Portique des Communes, nous arrivons dans une cour “loggia” du XVIème siècle, suivie par une seconde cour. A droite de cette dernière se dressent l’église du Crucifix miraculeux de la fin du XIIème siècle dont sainte Catherine aurait reçu les stigmates. Ce crucifix figure encore sur le maître-autel entre la corniche et des montants décorés de style baroque. Puis on découvre la chapelle des Confessions. De l’autre côté se trouve l’oratoire de la Cuisine.
- Oratoire de la cuisine : L’espace était occupé par la cuisine de la famille Benincasa, centre de la vie domestique. A travers la grille située sous l’autel, à l’opposé de l’entrée, nous pouvons encore voir les restes du vieil âtre ; durant une extase Catherine tomba dedans mais miraculeusement elle ne reporta aucune brûlure. C’est dans les murs domestiques que la sainte passe la première partie de sa vie, entre prière, pénitence, moments de contemplation et colloques avec le Père Eternel. Puis Dieu lui demanda de soutenir l’Eglise et la Papauté ; elle partit alors pour Avignon où elle accomplit la plus grande entreprise diplomatique dans l’Europe du XIVème siècle, qui se conclut avec succès, par le retour du Pape à Rome. Un siècle après la mort de Catherine, vers 1482-1483, la Confraternité du nom de la sainte, choisit cet endroit comme lieu de réunion. Ils firent installer le retable réalisé en 1496 par le peintre siennois Bernardino Fungai. Le tableau, de toute évidence commandé par la famille des Saraceni, une des familles les plus importantes de Sienne, représente dans la partie centrale l’épisode de la stigmatisation de la sainte, le moment le plus intense de son parcours spirituel. Dans la partie inférieure du retable, sur la prédelle, sont représentées des scènes de la vie de Catherine. Les panneaux latéraux sont occupés par les personnages de Saint Dominique et de Saint Jérôme, oeuvre du même peintre. La partie supérieure avec le Père Eternel et deux Prophètes fut ajoutée quelques années plus tard, en 1567, par le siennois Bartolomeo Neroni, surnommé le “Riccio”. Vers la moitié du XVIème siècle la Confraternité décida d’agrandir l’Oratoire et de le meubler et le décorer sous l’égide du même Riccio qui sut rendre l’ensemble homogène. L’artiste outre quelques tableaux exposés, a dessiné le plafond à caissons bleu et or (réalisé par le graveur sur bois Bastiano di Girolamo). Le riche revêtement en bois des murs qui encadre et relie les tableaux sont aussi de lui. Le choeur en bois et le sol fait de carreaux en faïence polychrome de la Renaissance complètent l’ensemble. Les nombreux tableaux qui ornent les parois de ce lieu, commandés par la Confraternité à plusieurs artistes, inspirés par la Légende majeure de Raymond de Capoue, illustrent des épisodes de la vie de Catherine. En outre, dans les quatre angles de la pièce, sont représentés des saints et des bienheureux siennois.
- Toujours sur le côté gauche un escalier conduit à l’étage en dessous ; c’est là que se trouve l’Oratoire de la Chambre et sa cellule dans laquelle Sainte Catherine priait et se reposait : nous pouvons encore voir, protégée par une grille en fer, la pierre sur laquelle elle avait l’habitude d’appuyer sa tête. C’est l’espace qui est le plus lié à la première phase de la vie de la sainte ; c’est là qu’elle s’isolait prise par la contemplation et faisant souvent acte de pénitence. A sept ans seulement, elle fit voeu de chasteté, tout en renonçant aux plaisirs matériels : elle s’enferme chez elle, puis ne sort plus de sa chambre. Elle se repaît de la nourriture eucharistique et du sang qui surgit de la côte du Christ, s’identifie à Lui au point d’en prendre les stigmates. Elle reçoit des dons extraordinaires : lévitations, insensibilité au feu, le don d’accomplir des miracles. L’âme dépasse les frontières du corps, en sort, dans l’extase, pour ensuite y retourner et ressortir sur les routes du monde. Catherine quitte sa petite cellule, puis sa maison, Sienne ensuite, pour apporter à tous l’amour du Christ qu’elle a connu intimement. L’Oratoire est une pièce aux dimensions réduites, complètement restaurée en 1874, sur les dessins de l’architecte Pietro Marchetti. Seule la petite cellule est restée en l’état. Contre la paroi du fond se trouve un petit autel qui abrite l’oeuvre d’art la plus antique de l’oratoire : le très beau tableau avec Sainte Catherine qui reçoit les stigmates, exécuté par Girolamo di Benvenuto dans les premières années du XVIème siècle. Par contre les murs ont été couverts de fresques par Alessandro Franchi en collaboration avec Gaetano Marinelli en 1896. Le cycle, inspiré à la Légende Majeure de Raymond de Capoue, commence au fond de la paroi de droite.
- Les reliques de la sainte se trouvent à Rome, dans la basilique Santa Maria Sopra Minerva, et sa tête à Sienne, dans la basilique San Domenico. Elle est fêtée le 29 avril.
Oratoire de la Cuisine
Oratoire de la Chambre

Par les ruelles du quartier de "l’Oca" décorée de blasons car ce quartier vient de gagner le dernier "Palio", nous revenons admirer la "Piazza del Campo" et la "Fonte Gaia"


Le Palio de Sienne (en italien : Palio delle Contrade) est une course de chevaux, qui se tient deux fois par an (le 2 juillet pour le « Palio di Provenzano », et le 16 août pour le « Palio dell’Assunta », le « Palio de l’Assomption ») sur la Piazza del Campo, place centrale. Chaque couple cavalier/cheval représente une des dix-sept contrade de la ville. Une grande parade précède la course qui attire des spectateurs du monde entier. Chiocciola, Drago, Civetta, Pantera, Valdimontone, Onda, Aquila, Giraffa, Oie, Selva, Tartuca, Torre, Nicchio, Istrice, Leocorno, Lupa et Bruco. Quand Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane, interdit les combats avec les taureaux en 1590, les contrade organisent des courses sur la piazza del Campo : elles avaient lieu à dos de bufflonnes, elles étaient appelées bufalate ; plus tard des courses à dos d’âne et enfin des courses de chevaux furent organisées. Le Palio aujourd’hui : La première course, le Palio di Provenzano, qui se tient le 2 juillet, correspond à l’ancienne date de la Visitation et à une fête locale en l’honneur de la Madonna di Provenzano, une sculpture en bois, placée dans l’église homonyme construite à l’emplacement de la demeure du condotierre Provenzano Salvani. La seconde course, du 16 août, se tient le lendemain de l’Assomption (Palio dell’Assunta) et est dédiée à la Vierge Marie. Après certains événements très importants, la communauté siennoise peut décider de tenir un troisième Palio entre mai et septembre. La course démarre avec 10 chevaux, ce qui signifie que seuls 10 quartiers sur les 17 peuvent être représentés à chaque course. Les sept représentants de quartiers qui n’ont pas pris part à la dernière course de même date un an plus tôt sont automatiquement inclus et trois de plus sont aléatoirement choisis. Trois jours avant la course, des propriétaires privés offrent dans leurs écuries le choix de dix chevaux de qualités équivalentes aux représentants des quartiers. Un tirage au sort détermine l’attribution des chevaux aux contrades. Six courses d’essais sont courues : la première le soir de la sélection des chevaux, et la dernière le matin avant le Palio. Les résidents croyants de chaque contrade invoquent l’aide de leur saint patron pour leur cheval et jockey. Juste avant le départ de la course, les chevaux se rendent chacun dans l’église ou la chapelle de la contrade dont ils portent les espoirs pour être bénis par le prêtre. Depuis les soupçons de dopage de 2002, le règlement du Palio de Sienne interdit d’administrer ou de faire administrer aux chevaux toute substance dopante et prévoit des sanctions sévères en cas de vérification par des tests sanguins effectués sur les chevaux présentés par les propriétaires. La course est précédée par une parade spectaculaire, appelée cortège historique, où défilent, parmi beaucoup d’autres, les Alfieri, porte-drapeaux, en costumes médiévaux. Avant cela, une escouade montée de carabinieri, portant des sabres, font une charge de cavalerie sur la piste. Les spectateurs arrivent tôt le matin, et emplissent le centre de la place, à l’intérieur de la piste jusqu’à saturation. À cet emplacement, les places sont gratuites. Des places assises, vendues longtemps à l’avance, peuvent également être proposées. Il est également possible de louer des places sur les balcons des immeubles environnants. La course est annoncée à 19 h 30 en juillet et à 19 h en août, avec la détonation d’une charge explosive. Les protagonistes, qui montent à cru, font trois tours de la place. Au départ, seuls neuf chevaux peuvent être alignés sur la même ligne, le dixième (appelé rincorsa) part derrière les neuf autres. Le départ est donné par le Mossiere, qui doit attendre que tous les chevaux soient en position. Quand cela est (difficilement) fait, il actionne un mécanisme qui enlève le canapo (la cordelette de départ). Sur la piste, les cavaliers ont le droit de se servir de leur cravache pour frapper les autres chevaux et cavaliers. Le vainqueur est le premier cheval qui termine la course avec ses ornements de têtes intacts. Il n’est pas nécessaire que le cavalier termine la course (ce qui est fréquent). Le perdant de la course est le quartier qui finit deuxième et non pas dernier. Le vainqueur reçoit un drapeau en soie peinte, appelée drappellone ou palio, conçu spécialement pour chaque course. Quoique l’enthousiasme après la victoire soit extrême, la remise des prix est immédiate. Des bagarres entre partisans de différents quartiers se produisent parfois et les perdants sont souvent ridiculisés par les vainqueurs. Les spectateurs encourent également certains risques. Les principales critiques viennent des associations de défense des animaux et des vétérinaires qui protestent contre les mauvais traitements faits aux chevaux (blessures et même parfois morts).

Passage par la Piazza del Duomo, admirable dans la lumière matinale, pour acheter les pass des visites des monuments, dont les premiers sont le Musée et Santa Maria della Scala
- SANTA MARIA DELLA SCALA - Situé en face de la cathédrale de Sienne, c’est un ancien hôpital (l’un des plus vieux d’Europe) au service des pèlerins, enfants abandonnés, orphelins et personnes désargentées. Il abrite aujourd’hui un vaste centre culturel et plusieurs musées répartis sur les quatre étages du bâtiment reliés entre eux par des tunnels et des galeries. Les fonctions hospitalières du lieu ont été maintenues jusqu’à une date récente (1995), lorsqu’il apparut que plus aucun agrandissement n’était possible dans un site devenu trop exigü et, de surcroît, dans un état alarmant de délabrement.
- 4ème niveau : il s’agit du rez-de-chaussée donnant sur la Piazza del Duomo. C’est ici, en toute logique, que se déploie la plus grande partie des anciens espaces d’accueil et d’assistance de l’ancien hôpital aujourd’hui devenus espaces muséaux : outre l’ancienne chapelle réservée au secteur féminin (actuelle entrée du musée), la série des salles destinées à l’accueil des hommes, dont le Pellegrinaio (orné d’un important cycle de fresques), l’église de la Santissima Annunziata, la Capella del Manto (Chapelle de la Vierge au Manteau), la Sagrestia Vecchia (Ancienne Sacristie), la petite chapelle baroque de la Madonna, l’apothicairerie (consacrée aujourd’hui à des activités didactiques), l’ancien réfectoire.
- 3ème niveau : centré autour de la cour de la "cisterna" (citerne, aujourd’hui appelée la Corticella), ce niveau permet l’accès aux pièces des confraternités de Santa Caterina della Notte et de Santa Maria sotto le Volte. aux grands volumes de l’ancien grenier et aux “magazzini della Corticella.” Comme jadis, une rue intérieure, véritable axe de la structure hospitalière, permet d’accéder à cette cour. Dans l’ancien grenier sont exposés les marbres originaux de la Fonte Gaia sculptés par Jacopo della Quercia.

Pellegrinaio de Santa Maria della Scala
Après une pause-déjeuner, le "Duomo" : visite libre de l’intérieur et visite guidée du "Ciel", les toits de la cathédrale avec vue sur le sol à l’intérieur et sur la ville à l’extérieur.
Le DUOMO (CATHEDRALE)
- Extérieur. Lorsque vous viendrez visiter la cathédrale de Sienne, vous serez immédiatement fasciné par sa façade remarquablement décorée ! Elle est toute faite d’éléments architecturaux sculptés à la perfection en marbre blanc, noir (vert) et rose. Une combinaison d’architecture gothique, romane et classique, la façade a trois portails. Des mosaïques ornent les trois pignons et il y a une grande rosace en dessous du pignon central. Le fronton triangulaire comprend une mosaïque représentant le Couronnement de la vierge. Le reste est rayé vert foncé et blanc. Le dôme et le clocher forment une image parfaite.
- Intérieur - L’intérieur du Duomo di Siena est tout aussi impressionnant avec des rayures vert foncé et blanches sur les murs et les colonnes. La coupole est réalisée dans un magnifique motif bleu et or, avec des étoiles dorées. La chaire est en marbre de Carrare et brillamment peinte de scènes de la vie du Christ et du Jugement dernier. L’intérieur du Duomo abrite des œuvres magnifiques de Donatello, Bernini et Michelangelo. La chapelle Saint-Jean-Baptiste, richement décorée, abrite une statue en bronze de Saint-Jean de Donatello et huit superbes fresques de Pinturicchio. Longue de 90 mètres, la nef est soutenue par d’imposants piliers de marbres blancs et noirs. Des bustes en stucs dominent le visiteur : ce sont les papes, qui veillent sur le lieu ! L’intérieur de la cathédrale est un joyau du patrimoine italien. Le vitrail bariolé date de la fin du XIIIe siècle et s’illumine lorsqu’il fait beau. On y trouve un chœur et un maître-autel grandioses, œuvres de Baldassarre Peruzzi datant de plus de cinq siècles. Le pavement, splendeur mondialement connue, représente des scènes bibliques et des personnages mystiques. D’innombrables œuvres d’art jalonneront aussi le parcours de votre visite de la cathédrale de Sienne. Saint Jérôme de Bernini, Saint Paul représenté par Michel-Ange ou des créations du Pinturicchio. Le banquet d’Hérode, conçu par Donatello, est aussi l’un des joyaux du lieu.
- PORTA DEL CIELO - En empruntant un escalier en colimaçon on rejoint les sous-toits de la cathédrale. Le parcours commence par la nef de droite et continue jusqu’à la coupole. On tournera ensuite à l’intérieur de celle-ci et on continuera le long de la nef de gauche pour compléter le tour d’où vous êtes entré. En montant, différents points de vue sur le pavement, les statues, fresques et autres décorations que l’on ne peut voir d’en bas. Arrivés près de la coupole, on observera l’intérieur mais surtout on pourra sortir sur les toits et voir Sienne et la cathédrale sous un autre angle.
- IL PAVIMENTO (PAVEMENT) - Le pavement du Duomo de Sienne est un des exemples les plus étendus et les plus appréciés d’un ensemble de marqueteries de marbre, un projet décoratif qui s’est étalé sur six siècles, du XIVe au XIXe siècle. Comme la construction de la cathédrale, l’histoire du pavement se mêle étroitement à celle de la cité et de l’école artistique siennoise. Les Siennois n’ont d’ailleurs jamais lésiné, au cours des siècles, quant aux moyens mis en œuvre, d’abord pour sa création, puis pour sa préservation. Il est composé de plus de soixante scènes. Chaque scène fait partie d’une présentation du Salut dans un de ses aspects, à commencer par les représentations présentes à l’extérieur sur le parvis, symbolisant les Hébreux et les païens, exclus du Salut et condamnés à rester à l’extérieur de l’édifice sacré. À l’intérieur, devant le portail central, Hermès Trismégiste symbolise les débuts de la connaissance terrestre, celle du monde antique, avec un livre qui symbolise l’Orient et l’Occident, en reprenant les mots de Genèse. Suit un rappel de l’histoire et du lieu, avec des scènes qui symbolisent Sienne et ses entreprises, ainsi que ses alliés et une allégorie de la Fortune qui régit le destin des hommes (Allégorie de la Sagesse et Roue de la Fortune). Dans les travées latérales, les Sibylles préfigurent la venue du Christ et rappellent les différentes parties du monde connu. Une nouvelle phase de l’histoire du monde est représentée dans le transept, avec les épisodes de la Bible qui sont déjà situés dans l’époque de la révélation. L’hexagone central montre des scènes de sacrifice, en lien étroit avec le mystère de l’eucharistie célébré sur l’autel. Sur les côtés, au contraire, les aventures militaires des Hébreux auxquelles est intégré le Massacre des Innocents, par analogie avec ces épisodes sanglants. Suivent ensuite l’histoire d’Élie, le prophète, et de Moïse, le législateur, avec le peuple hébreu en chemin symbolisant le pèlerinage qu’effectue le visiteur de la cathédrale. L’Histoire de David conclut la série biblique et annonce symboliquement Jésus, le pacificateur.
Revenons à l’intérieur de la cathédrale pour admirer un joyau, la bibliothèque Piccolomini
LIBRERIA PICCOLOMINI. La bibliothèque ornée Piccolomini n’a aucune partie de ses murs ou de son plafond qui ne soit pas recouverte d’art magnifique. Sont également exposés de magnifiques livres de choeur enluminés. Les fresques sur les murs ont été peintes par Pinturicchio et racontent l’histoire d’Enea Piccolomini, qui deviendra plus tard le pape Pie II. Les fresques et les panneaux au plafond sont magnifiques. Le détail est magistral et les couleurs vives.
Bibliothèque Piccolomini

Comme si vous y étiez ...

- CRYPTE - Pour y accéder, vous devrez dépasser la tour de la cathédale Place Jacopo della Quercia, dépasser l’arc et descendre les escaliers qui conduisent au Baptistère. A environ la moitié de l’escalier, sur la gauche, vous trouverez l’entrée de la crypte. La Crypte n’a été révélée qu’en 1999. Admirer les fresques d’une qualité étonnante (datant de 1200) aux couleurs bien préservées, représentant des scènes du Nouveau et de l’Ancien Testament. Vous pouvez également voir les éléments structurels sur les murs peints dans des couleurs riches.

Et enfin nous montons au facciatone pour admirer le panorama de Siena, non sans être passés par le Musée où on voit, entr’autres, la rosace originale du Duomo. - MUSEO DELL’OPERA - Le Museo dell’Opera abrite de nombreuses œuvres originales du Duomo, notamment la rosace en verre teinté de di Buoninsegna, faite pour remplir l’oculus de la cathédrale, ainsi que son retable "La Madonna et l’Enfant". Les couleurs de ses œuvres sont lumineuses et magnifiques. Vous verrez également des œuvres de Pisano et Donatello ainsi que des sculptures créées par Jacopo della Quercia. Le musée occupe actuellement la nouvelle cathédrale partiellement achevée. Ne manquez pas la salle Tapestry, avec ses gigantesques tentures et ses beaux tissus.
- PANORAMA DEL FACCIATONE - À l’intérieur du Museo dell’Opera, attendez votre tour pour faire le Panorama dal Facciatone, vous allez monter un escalier en colimaçon jusqu’au sommet de la façade pour avoir une vue extraordinaire sur le Duomo, les toits de Sienne et la campagne environnante. Mais vous aurez peu de temps au sommet, alors soyez prêt à en faire bon usage, à la fois pour admirer les vues et prendre des photos. Ce site est en réalité la façade d’une nouvelle extension de cathédrale plus grande que celle que Sienne avait prévue. Les travaux de construction ont pris fin lorsque la peste noire a anéanti la population de la ville au milieu du XIVème siècle et n’a jamais repris.

Terminons nos visites sur la "Piazza del Campo", avec le "Palazzo Pubblico" et la "Torre del Mangia"
PIAZZA DEL CAMPO - Emblème et cœur de Sienne. Deux fois par an, le 2 juillet et le 16 août, la piazza del Campo accueille le Palio, une course de chevaux où concourt chacun des 17 contrade (quartiers) de Sienne. C’est l’occasion d’une grande fête de la Città toscana. La place est iconique avec sa forme hémicyclique et son plan doucement incliné. La dallage remonte au XIVe siècle et vous remarquerez les 9 bandes convergeant vers le centre du Gouvernement des Neuf. La piazza del Campo est entourée de bâtiments, de boutiques souvenirs et de terrasses de restaurants.
- FONTE GAIA - Au centre, un peu comme un cheveu sur la ribollita, une baignoire “joyeuse fontaine” fonte Gaia attire la foule. Elle alimente Sienne depuis 1346 par une galerie souterraine provenant d’un aqueduc et la vasque en marbre a ensuite été sculptée par Jacopo della Quercia en 1419 (original conservé au Museo di Santa Maria della Scala). L’histoire raconte que les citoyens de Sienne étaient tellement heureux lorsque de l’eau provenant d’une source distante de plusieurs kilomètres a été amenée sur ce site, qu’ils lui ont donné ce nom ! Il y a un robinet à côté de la fontaine où vous pourrez remplir vos bouteilles d’eau !
- TORRE DEL MANGIA - D’une hauteur de 88 mètres, vous pouvez serpenter sur les 400 marches jusqu’au sommet. De cette hauteur, vous bénéficiez d’une magnifique vue à vol d’oiseau sur la ville et la campagne toscane environnante. Il s’agit très certainement de l’une des meilleures vues panoramiques de toute l’Italie. Elle doit son nom à Giovanni di Duccio, son premier sonneur de cloches, qui était surnommé “Mangia guadagni” (le “mange gains”) pour sa gloutonnerie.


- PALAZZO PUBBLICO - Le Palazzo Pubblico était le siège administratif et judiciaire de la République siennoise. Si, de nos jours, le rez-de-chaussée est encore occupé par la municipalité, les étages supérieurs abritent dorénavant le Museo Civico qui expose au public les fresques de grands-maitres de l’art toscan dont la Maestà de Martini et Allégorie et effets du Bon et du Mauvais Gouvernement de Lorenzetti. Construit entre 1297 et 1308, ce palais communal accueillait les “Nove” : élus par tirage au sort, neuf citoyens se recluaient pendant deux mois dans le Palazzo Pubblico pour assumer la charge du pouvoir de la République de Sienne. Le Conseil des Neuf était ensuite renouvelé de la même manière. Ce système devait garantir un gouvernement juste et équitable en limitant l’emprise de quelques familles sur la ville. Le Palazzo Pubblico est un mélange d’architecture médiévale (forme orthogonale, crénelage) et gothique (arches en ogive, fenêtres trilobées). La façade en trois pans est légèrement courbée pour épouser celle de la Piazza del Campo, faisant ainsi écho aux autres bâtiments de la place. Le rez-de-chaussée est fait de pierres blanches et les étages supérieurs de briques ocre rouge. À sa base, la Cappella di Piazza, construite entre 1352 et 1376 en offrande à la Vierge Marie pour la remercier d’avoir libéré Sienne de la peste noire. On entre dans le Museo Civico en passant le Cortile del Podestà (“Cour du Podestat”) et sa vertigineuse vue ascendante.
- MUSEO CIVICO
- La Sala del Risorgimento. La première des grandes salles du Museo Civico est consacrée au Risorgimento, période de l’Unification de l’Italie par le Roi de la Maison de Savoie. Les grandes fresques du XIXe siècle célèbrent les différents évènements et guerres d’indépendance : Rencontre de Victor-Emmanuel II avec le maréchal Radetzky à Vignale et Rencontre de Teano entre Victor-Emmanuel et Garibaldi de Pietro Aldi, La Bataille de Palestro et La Bataille de San Martino de Amos Cassioli, Présentation du plébiscite à Victor-Emmanuel II et Les funérailles de Victor-Emmanuel II (ou Transfert du corps de Victor-Emmanuel II d’Italie au Panthéon) de Cesare Maccari. Mais l’élément le plus marquant dans cette pièce est sans conteste le plafond décoré tout en dorures (et croix de Savoie) : une femme assise sur un trône symbolise l’Italie libre et indépendante, entourée d’autres représentant les différentes régions unifiées. “Nous ne serons pas libres si nous ne sommes pas unis (…) Jusqu’à ce que surgisse un homme qui nous réunit” Alessandro Manzoni.
- La Sala di Balia. C’est la Salle des Prieurs. Les fresques sur les murs illustrant la vie d’Alexandre III, premier Pape siennois entre 1159 et 1181, ont été réalisées par Spinello Aretino tandis que les Allegorie ed altri personaggi sont de Martino di Bartolomeo.

- La Sala dei Cardinali. La Salle des Cardinaux du Palazzo Pubblico est l’antichambre du Consistoire, magnifique par le bleu de ses murs au motif céleste. Elle est décorée avec des fresques du XIVe et XVe siècles dont certaines sont attribuées à Ambrogio Lorenzetti.

Comme si vous y étiez ...

- La Sala del Mappamondo. La Salle de la Mappemonde (ou Salle du Globe) est la plus grande du Palazzo Pubblico. Son nom vient du parchemin circulaire (aujourd’hui détruit) sur lequel Ambrogio Lorenzetti avait peint en 1345 l’ensemble des territoires siennois. Sur les murs, on retrouve de nombreuses fresques : La Battaglia della Val di Chiana de Lippo Vanni et La Battaglia del Poggio Imperiale de Giovanni di Cristofano Ghini et Francesco d’Andrea célébrant des victoires militaires siennoises sur sa rivale Florence.

- La Sala dei Nove. Aussi appelée Salle de la Paix, la Salle des Neuf était, entre 1287 et 1355, le lieu où se réunissait le Conseil de 9 citoyens gouverneurs de Sienne. En 1338, alors que le pouvoir de la cité commence à décliner (en proie à la famine, à la mort et aux insurrections), Ambrogio Lorenzetti reçoit une commande du Conseil visant à promouvoir les vertus politiques, comme un rappel des principes inspirant l’action des responsables de la cité. Il peint alors l’ Allégorie et effets du Bon et du Mauvais Gouvernement (1338-1339). Réalisée sur les trois murs sur plus de 2 mètres de hauteur et 35 de long, cette fresque est considérée comme l’un des premiers paysages panoramiques depuis l’Antiquité et une des premières grandes peintures politiques de l’histoire de l’art.
Dans le Palazzo Pubblico, la "Sala dei Nove" est fermée pour restauration ... on ne verra donc pas la fresque de Lorenzetti "Allégorie et effets du Bon et du Mauvais Gouvernement" (ce qui ne nous empèche pas de la découvrir en photo et dans un article publiè par le journal "LeMonde")

Il est temps de goûter aux douceurs d’une belle soirée siennoise de fin d’été ...

À la fin de cette belle journée, on aura effectué environ 10km de marche.

Demain : San Gimignano et Siena


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